Après 30 ans dans la même entreprise, j’ai décidé de travailler en <vendredi>start-up sociale</vendredi>

En France, la start-up est plutôt associée aux Millenials qu'aux Baby Boomers. Les chiffres ne contrediront pas cette affirmation puisque l’âge moyen des personnes travaillant en start-up est de 31 ans. Pourtant, l’expertise de salariés plus expérimentés se révèle très utile. A contrario, les modèles souvent plus agiles des start-ups peuvent être source d’inspiration pour les entreprises plus traditionnelles. C’est ce que montre, en effet, l’expérience de mécénat de compétence de Jean-Jacques.

À 55 ans, ce pionnier du travail partagé et salarié de l'entreprise Chimex depuis plus de 30 ans consacre, grâce à Vendredi, un jour par semaine au développement de Spiris. Start-up dans le domaine des biotechnologies, cette dernière veut industrialiser la production de la spiruline, une micro-algue dont les propriétés environnementales et nutritionnelles très prometteuses pourraient répondre aux grands défis écologiques et alimentaires d'aujourd'hui et de demain.

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S’engager pour la société en sortant de sa zone de confort

De formation en chimie organique, Jean-Jacques a poursuivi avec des études d’ingénieur au Conservatoire Nationale des Arts et Métiers (CNAM) en prenant des cours du soir. Dans le cadre de son mémoire, il a intégré Chimex. Filiale de l’Oréal, dont les domaines de prédilection sont la chimie fine, la biotechnologie et l’optimisation des procédés industriels, l’entreprise compte plus de 200 employés. C’est en prenant la direction de l’usine de Tours en 2001 qu’il a découvert la biotech. Au bout de quelques années Chimex, lui reconnaissant des qualités managériales, lui a confié le soin de monter un laboratoire de biotechnologies en 2009 dont il en est toujours le responsable.

Engagé pour des causes sociales et environnementales, le groupe a rapidement voulu mettre en place le dispositif de travail partagé proposé par Vendredi. Toujours à la recherche de solution innovante à incarner, Jean-Jacques s’est alors porté volontaire pour contribuer un jour par semaine à un projet à impact social ou environnemental. Pour sortir de sa zone de confort et pour apprendre de nouvelles méthodes de travail, **il a souhaité travailler en start-up. L’engagement auprès de Spiris est tout trouvé !

J’ai toujours eu cet esprit d'entrepreneuriat, cet esprit d'innovation. Chez Chimex, j’ai eu la chance de pouvoir entreprendre à l'intérieur de la société en montant le laboratoire. Aujourd’hui, je suis content de mettre à profit mon expérience industrielle et managériale au service de Spiris.
Jean-Jacques Schoonjans

Deux réalités opposées, une expérience challengeante

Lancée l’an dernier, Spiris est une start-up de la biotech qui cherche à développer la première ferme industrielle durable de micro-algues. Plusieurs fois primée, elle dispose d’un procédé de production qui utilise 10 fois moins d’eau et 3 fois moins de surface que les procédés actuels. Ses fondateurs, Vincent et Bernard, sont convaincus que la spiruline, cette micro-algue extraordinaire qui contient autant de protéines qu’un steak de 100 grammes et autant de calcium qu’un verre de lait, pourrait répondre aux problématiques nutritionnelles et environnementales actuelles.

Une cuillérée de cette micro-algue contient autant de protéines qu’un steak, et elle est aussi très riche en vitamines et en oligo-éléments. C’est l’aliment naturel le plus complet, utile aussi bien pour combattre la malnutrition que les carences alimentaire dans les pays développés.
Bernard Sacy, confondateur de Spiris

Véritables Géo Trouvetou des nouvelles technologies, ils ont commencé en montant de toute pièce leur laboratoire en chinant chez Le Bon Coin et consorts. Avec peu de moyens nos deux débrouillards ont réussi à disposer d’équipements incroyablement performants.

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Aujourd’hui l’équipe compte 6 personnes. Jean-Jacques, qui leur apporte un soutien hebdomadaire, est étonné de la créativité mais aussi de la souplesse avec laquelle ils fonctionnent. Cette souplesse est présente au quotidien. Le projet de Spiris se construit de jour en jour à coup de recherches, de tests, d’idées nouvelles, de changements d’avis et d’innovations. La mission de Jean-Jacques également se définit peu à peu et recouvre deux axes principaux. D’un côté, un axe marketing/business : il les aide à réaliser une étude de marché pour définir les domaines d’application sur les micro-algues produites et de l’autre un axe plus technique en leur apportant son expertise et sa connaissance du passage à l'échelle de procédés industriels.

Par cette double compétence business/ingénieur, Jean-Jacques cherche à canaliser leur inventivité pour que Spiris puisse se doter d’un modèle économique viable et pérenne. Sa capacité à planifier et à procéder par étape compense le besoin de cap que peut parfois nécessiter une jeune structure.

Jean-Jacques est un peu notre “papa poule”. Il est toujours très bienveillant et apporte un vrai plus, l’expérience nécessaire à l’avancée du projet.
L’équipe de Spiris

Et le projet avance dans une ambiance de bienveillance et d’admiration mutuelle. Fonctionnant simplement avec le matériel nécessaire et rois de la récup, les membres de l’équipe de Spiris sont également très inspirants pour Jean-Jacques. Au fur et à mesure, ce dernier se rend compte, chez Chimex, des plus que lui apporte Spiris : il devient plus créatif, plus souple et laisse plus d’autonomie à ses collaborateurs. Véritable challenge pour lui, il apprend aussi à élaborer des stratégies à petit budget loin de son quotidien de chez Chimex et découvre le monde de la recherche de financements.

Je trouve ça remarquable ce que fait Bernard. Aller à droite, à gauche, pour trouver des financement, je ne saurais pas le faire !
Jean-Jacques

En effet, chez Chimex, les laboratoires sont tous à la pointe de la technologie et les employés ont un poste défini, souvent moins souple. Avant son passage chez Spiris, Jean-Jacques n’imaginait pas tout ce que l’on pouvait faire avec des moyens restreints.

J’aimerais amener mes collègues chez Spiris pour leur montrer qu’on peut bien faire avec moins de moyens. Au cours de cette expérience, j'ai souvent ressenti qu’il faudrait que les personnes des grands groupes aient, eux aussi, une expérience de ce type.
Jean-Jacques Schoonjans

De la start-up au grand groupe

Spiris n’espère pas seulement transformer l’essai en devenant pérenne. La start-up voit plus loin et affiche des objectifs de croissance ambitieux. Jean-Jacques, qui les accompagne maintenant depuis plus de deux mois et qui voit les avancées réalisées en R&D et en gestion de projet, est optimiste.
La route est encore longue bien sûr mais il espère que son expertise et sa vision des choses les aideront à se stabiliser en premier lieu mais également à changer d’échelle au moment venu…tout en gardant cet esprit créatif et souple qui les caractérise !

La réussite n’est pas qu’une question de moyens. Il faut de la volonté et de la motivation. Chez Spiris, ils sont tous hyper motivés, hyper réactifs, et en R&D il y a pas mal de résultats. On est sur le chemin de la concrétisation.
Jean-Jacques Schoonjans

Publié le par Vendredi