Pandémie mondiale. Confinement. Déconfinement. Black Live Matters. Crises sociales. Couvre-feu. Reconfinement. Récurrence des crises climatiques. Nouveau couvre-feu... Quand on se repasse le film de 2020, on souhaite juste se réveiller pour sortir du cauchemar.

Mais si on changeait de prisme ? 2020, c'est aussi, et surtout, une année qui nous a obligé à repenser notre façon de vivre et de faire société. Nous avons dû réinventer nos façons de travailler, nous interroger sur le sens de nos contributions et faire preuve de solidarité.

On revient sur ce qui a changé en bien. Grâce à vous !

2020 ou l'accélération de l'engagement

Un mouvement né (bien) avant la crise...

Les français n'ont pas attendu mars et la crise sanitaire pour passer à l'action. Dès le début de l'année, l'engagement s'est accéléré. Cette mise en mouvement peut s'expliquer par un autre changement : celui des mentalités. Face aux enjeux environnementaux et climatiques, la nécessité de faire sa part avait déjà poussé nombre d'entre nous à l'action.

... devenu élan de solidarité avec l'urgence...

La crise sanitaire, et notamment le confinement de mars, a décuplé ce mouvement naissant. On a vu émerger de réels élans de solidarité.

Les volontaires ont eu plus de temps libre ; entre télétravail et chômage partiel ; mais aussi de nouveaux outils digitaux à leur disposition pour faciliter leur engagement comme la Réserve Civique. Près d'un tiers des citoyens mobilisés pendant la crise s'engageaient pour la première fois, d'après notre étude sur l'engagement pendant le confinement menée en juin dernier.

"Ce que ça m'a appris, c'est qu'il faut oser." Sandrine Roy, salariée au sien du Groupe ADP, engagée pendant le confinement

Pour beaucoup d'entreprises, la crise a aussi permis de poser la première pierre de l'engagement. L'urgence les poussant à agir, toutes les contraintes qui les freinaient ont pu être levées rapidement. L'adhésion des entreprises au mouvement Tous confinés, Tous engagés nous le montre bien : plus de 200 entreprises ont mobilisé leurs salariés pour l'intérêt général en 3 mois.

"Les collaborateurs se sont rendus compte que c'était facile de s'engager et d'avoir de l'impact." Anne-Lise Spillemaecker, Philantropy Manager au sein de Bel

... et que les besoins actuels font perdurer

Si l'élan observé en mars ne s'est pas reproduit comme tel au deuxième confinement, tous les acteurs de la solidarité n'en restent pas moins mobilisés. Et pour cause, les besoins de solidarité sont décuplés en cette fin d'année : plus de 300 000 personnes sans domicile fixe^[1], 8 millions de bénéficiaires de l'aide alimentaire attendus^[2], 720 000 personnes âgées isolées pendant le confinement^[3]...

Face à ces besoins renforcés, ce qui nous rempli d'espoir, c'est de voir que les solutions existent. Et qu'elles sont nombreuses à avoir vu le jour cette année.

2020 ou l'innovation au service de la solidarité

L'urgence sanitaire et sociale du premier confinement a vu naître des centaines d'initiatives solidaires. Du jamais vu. Nés de cette effervescence, certains projets continuent d'avoir de l'impact.

👩‍⚕️De l'aide pour les soignants

Les initiatives pour venir en aide au personnel médical, notamment en avril, se sont démultipliées. La nouveauté, c'est que cette aide, ce sont des milliers de citoyens qui ont souhaité la donner.

L'AP-HP, qui a lancé au début du confinement un appel aux volontaires, a notamment rassemblé plus de 16 000 bénévoles sur une conversation Slack dédiée. D'autres initiatives citoyennes se sont aussi lancées, comme Secours Infirmers : un collectif d'entraide d'infirmières libérales volontaires pour coordonner l'organisation sanitaire via des dons de matériel médical.

💻 Les plateformes d'engagement citoyen

Cette année, le digital a plus que jamais bénéficié à la solidarité. La Réserve Civique, plateforme d'engagement lancée par le gouvernement au début du confinement, est devenue en seulement 8 mois la principale plateforme de bénévolat avec 0,5 % de la population française inscrite.

💪 Les initiatives citoyennes pour aider les plus démunis

Des centaines de projets citoyens ont aussi vu le jour pendant la crise.

Pour répondre à l'urgence alimentaire, Les Ravitailleurs, un collectif d'acteur de la restauration, a été créé pour venir en aide aux associations et distribuer des repas aux plus démunis. Près de 60 000 repas ont été distribué grâce aux dons des particuliers et aux mains des cuistots bénévoles jusqu'à aujourd'hui.

Un groupe de cousins, frappé par la solitude des résidents d'EPHAD en avril, ont, eux, décidé de lancer 1 lettre 1 sourire. Via un simple formulaire en ligne, l'initiative permet d'envoyer une lettre à une personne âgée isolée dans des établissements partenaires. Plus de 700 000 lettres ont été envoyées dans 7 pays différents ; et le projet continue de grandir.

2020 ou la résilience des acteurs de l'engagement

Dès le mois de mars, nous avons toutes et tous dû nous adapter. Et s'adapter en période de pandémie mondiale, c'est faire avant tout preuve d'innovation et de résilience.

💚 Associations ou comment s'adapter pour continuer à aider

Réorganiser ses activités à distance, notamment lorsque l'on oeuvre directement auprès de bénéficaires, a été un vrai challenge pour les associations en mars. Elles ont été nombreuses à devoir complètement ré-inventer leurs façons de fonctionner.

De nouveaux types d'actions solidaires ont très vite été proposés : aide aux devoirs en visio, parrainage à distance, coup de main depuis chez soi... Les actions de mobilisation de compétences ont aussi été adaptées pour être réalisables à distance. Des associations qui oeuvrent habituellement sur le terrain ont imaginé de nouvelles façons d'aider. L'association Entourage, qui oeuvre contre l'exclusion sociale des personnes sans domicile fixe, a par exemple lancé Les Bonnes Ondes pour permettre aux bénévoles d'interagir avec les personnes isolées par téléphone.

🏢 Entreprises ou comment inventer de nouvelles façons de (se) mobiliser

Face à l'immense besoin d'agir, les entreprises ont aussi su s'adapter et se transformer pour faire preuve de solidarité. Adapter leur production, en produisant du gel hydro-alcoolique, des masques ou encore des respirateurs ; adaptant leurs ventes, comme l'a fait Decathlon en réservant les ventes de masques de plongée au personnel médical ; mais aussi en donnant, du matériel, de l'argent, du temps. Le baromètre 2020 de l'Admical nous montre d'ailleurs que le mécénat continue de grimper en 2020 ; et que 72% des entreprises interrogées souhaitent garder un budget stable pour 2021 malgré la crise^[4].

2021 ou ensemble pour aller plus loin

Cette fin d'année rime avec lassitude et épuisement pour la plupart d'entre nous. Au regard de toutes ces réussites, cultivons l'optimisme pour les mois à venir.

Toutes ces prouesses collectives n'ont été possible que parce que nous avons su placer l'intérêt général avant nos intérêts particuliers. Que cet esprit de solidarité perdure tout au long de l'année à venir.

Haut les coeurs